Avoir un AVAC : un droit!

Je reçois la revue Agir, d’Amnistie Internationale. J’avais bien vu, en la lisant en septembre, qu’il y avait tout un dossier sur la naissance, écrit en français, intitulé Donner la vie sans être en péril. Je l’avais lu. Très intéressant. Je vous suggère d’ailleurs d’aller voir ce numéro sur Internet.

Mais ce qui m’avait échappé (merci Stéphanie de m’en avoir parlé !), c’est la photo, page 17, d’une manifestation au Maryland (Etats-Unis), de femmes qui protestaient contre la décision prise par un hôpital de ne plus autoriser les AVAC. Il y en a des centaines comme ça chez nos voisins. On voit sur les pancartes « Give us VBAC » et « Bring back VBAC », ou encore « Save surgeries for emergencies » et « VBAC is safe ». La légende de la photo dit qu’après 18 mois de mobilisation du milieu, cet hôpital a changé sa politique et a à nouveau ‘permis’ les AVAC !

L’accès aux services de santé constitue une préoccupation importante d’organismes comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ou Amnistie internationale. Voici ce que celle-ci dit à propos du « Droit à la santé » :

« Ce droit au «meilleur état de santé» possible est plus couramment désigné sous le nom de «droit à la santé». Il concerne non seulement les soins, mais également les conditions essentielles pour qu’un individu soit et reste en bonne santé (entre autres, l’accès à une eau salubre, à une nourriture suffisante, à des installations sanitaires correctes et à un toit). Ce droit implique notamment que chacun doit pouvoir bénéficier de services de santé de qualité, d’un coût abordable et culturellement acceptables, ainsi que d’une bonne information concernant les questions de santé. Comme pour tous les droits humains, le principe de non-discrimination est au cœur de l’exercice du droit à la santé, tout comme la notion de capacité d’action des intéressés (à savoir, dans ce cas précis, le droit de participer aux décisions prises en matière de santé). »

Le manque d’accès à l’AVAC constitue une brèche dans le droit à la santé. Étant donné que la césarienne présente plus de risques, notamment pour la mère, que l’AVAC, ne pouvoir vivre un AVAC si c’est ce qu’on souhaite, à cause de politiques hospitalières non fondées sur la recherche scientifique, de refus de médecins ou de sages-femmes, enfreint le droit des femmes ayant eu précédemment une ou des césariennes à donner naissance elles-mêmes. Oui, l’AVAC présente un risque, mais tout accouchement aussi. Un vrai ‘choix’ devrait être éclairé par une information sur les risques des deux options, AVAC et césarienne répétée, ce qui n’est pas toujours le cas.

Au Québec, la Loi sur la santé et les services sociaux précise quels sont les droits des ‘patients’, dans les articles
suivants :

8. Tout usager des services de santé et des services sociaux a le droit d’être informé sur son état de santé et de bien-être, de manière à connaître, dans la mesure du possible, les différentes options qui s’offrent à lui ainsi que les risques et les conséquences généralement associés à chacune de ces options avant de consentir à des soins le concernant

9. Nul ne peut être soumis sans son consentement à des soins, quelle qu’en soit la nature, qu’il s’agisse d’examens, de prélèvements, de traitement ou de toute autre intervention

10. Tout usager a le droit de participer à toute décision affectant son état de santé ou de bien-être

Comme on le voit à l’article 9, on peut refuser une intervention. Dans le cas d’une femme qui souhaite un AVAC auquel s’opposent un établissement ou un-e intervenant-e cela peut vouloir dire refuser une autre césarienne. Ce n’est pas facile à faire, et cela devrait être un dernier recours, mais c’est inscrit dans la loi.

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Hélène Vadeboncoeur

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