Récit d’Anick M.

Mardi, 9 juin 2009

Je me suis levée ce matin là un peu découragée… j’avais bien hâte d’accoucher! J’étais à 39 semaines et 4 jours. Le dimanche d’avant, j’avais lavé les planchers de la cuisine à 4 pattes afin de faire avancer le travail. Je devais aller faire l’épicerie ce matin là, mais je n’en avais pas très envie.

Vers 10 h 40, Jean-François me téléphone et me demande si j’ai crevé mes eaux, car il avait entendu un « sploush » dans son bureau. On se dispute un peu au sujet de l’épicerie et lorsque je raccroche le téléphone, je pleure sur mon lit (les hormones !). Après quelques minutes, je m’assois sur le lit et j’ai mal au ventre un peu. Comme je sortais de la douche avant le téléphone, je commence à mettre mes pantalons… et je crève mes eaux.

Excitée et à la fois énervée, je téléphone à Jean-François pour lui dire que l’accouchement s’en vient. Par la suite, j’appelle ma sage-femme pour lui signifier le début du travail. Je suis contente, car elle n’était pas de garde à partir du jeudi suivant. J’ai pris ma température et les eaux n’ont jamais cessés de couler. Elle me suggère d’arriver à la maison des naissances vers 17 h.

Mon chum rapporte du Mc Do pour le dîner et je commence tranquillement à ressentir des contractions (vers 11 h 45). Je discute avec mes amies sur MSN et tente de me coucher, sans succès ! Je ne tolère pas cette position. Plus le temps passe, plus les contractions sont présentes et douloureuses. J’essaie d’écouter la télévision, mais il n’y a rien d’intéressant (et mon chum dort sur le divan).

Vers 16 h 30, nous nous préparons à partir pour la maison des naissances. Les contractions sont vraiment douloureuses et je les tolère mal assise dans l’auto. Elles sont environ aux 4-5 minutes.

Nous sommes arrivés à la maison des naissances vers 17 h 05 et Marie-Andrée nous y attendait. Elle me place dans la chambre bleue. Elle me fait un examen et j’en suis à 2 cm, effacée à 100 % et le bébé à -1. Je prends un bain, mais je n’y reste pas longtemps. J’ai mal et j’ai peur que ce soit long. Je m’installe donc dans la chaise berçante pour y passer une bonne partie de la soirée. Vers 18 h 40, les contractions sont aux 3-4 minutes et sont parfois « jumelles » – durent entre 60 et 90 secondes.

Je me berce et chantonne durant les contractions (dans ma tête, je dis « descend »). Vers 20 h 15, mes contractions sont aux 3 minutes et je suis dilatée à 4 cm. Comme je ressens les contractions dans le dos, ma sage-femme me met un sac magique froid dans le bas du dos. Je somnole entre les contractions.

Ma grande sœur arrive vers 22 h 30 et vers 23 h, je suis dilatée à 7 cm et les contactions sont aux 2 minutes. Je m’installe sur le lit sur le côté gauche avec un banc pour y appuyer la jambe. Vers 23 h 20, je sens que ça pousse toute seul; ma sage- femme appelle l’aide-natale. Vers 23 h 35, je suis maintenant à 10 cm et je commence à pousser, même si le bébé est remonté à la station 0.

Vers 00 h 45, je m’installe au trapèze accroupie et avec le banc par la suite. Je pousse de toutes mes forces, mais le bébé ne vient pas. Une mince bande de col résiste et les contractions sont aux 2 minutes. Vers 1 h 40, je monte et descend les escaliers afin de faire descendre le bébé, sans succès. Je m’installe sur le lit et recommence à pousser.

Vers 2 h 30, ma sage-femme me propose d’aller à l’hôpital car le bébé ne descend toujours pas et je suis très fatiguée. Je n’ai plus envie de pousser et je suis exténuée. L’ambulance arrive vers 3 h 05 et nous partons pour l’Hôtel Dieu de Lévis. Durant le trajet, j’ai des contractions sans arrêt et l’ambulancière ne cesse de me poser des questions. Je suis morte de fatigue, je n’en peux plus! Par chance ma sage-femme est avec moi.

Je suis arrivée à l’hôpital vers 3 h 15 et j’ai vue de Dr X. Il m’a fait extrêmement mal lors de l’examen – comme s’il examinait une femme sous péridurale. J’ai eu enfin la péridurale environ 1 h après mon arrivée, la délivrance! Ma sage-femme a suggéré au Dr X de laisser travailler la péridurale, peut-être que cela aurait fait relâcher tout ça et que le bébé aurait pu passer. Le cœur du bébé commençait à faiblir, alors le Dr X m’a suggéré une césarienne.

Je suis entrée en salle d’opération vers 5 h 10 et Arthur est né à 5 h 35 avec un APGAR de 4-10. Il était temps qu’il sorte! Je suis restée environ 2 h en salle de réveil et j’ai pu allaiter Arthur à mon retour à ma chambre. Je suis sortie de l’hôpital le 13 juin, jour de mon anniversaire.

J’envisage la prochaine grossesse avec … de la hâte, de l’espoir… mais aussi de la peur, de la crainte, surtout en ce qui à trait à l’accouchement. Pourrais-je « contourner » les règles et tenter un AVAC en maison de naissance? Et si le prochain bébé se présentait comme Arthur et qu’il ne s’engageait pas? Et si je tentais tout ça pour rien? Mais également, quelle sera ma réaction dans le cas d’un échec à l’AVAC? Lorsque je repense à mon accouchement, j’ai toujours ce petit goût amer, cette déception, mais aussi cette tristesse de n’avoir pu vivre ce que JE SOUHAITAIS !!! Je ne veux pas revivre tout ça une deuxième fois (césarienne d’urgence).

Par contre, je sais que je serai bien entourée. De plus, je fais présentement mon cours de Doula et je crois que ça m’aidera vraiment pour mon propre accouchement. Je veux y croire !! Mais surtout, je veux vivre cette expérience du plus profond de mon coeur et de mon âme !!!

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Anick M.

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